Comme des filles Productions a eu huit ans, je viens tout juste de gagner (ou perdre, c’est selon), un an, et tous ces anniversaires m’ont donné envie de parler de choix, de cohérence et d’agentivité.

Oh! Et pour être honnête, il y aussi Louis-José Houde qui m’a inspirée, avec son spectacle Mille mauvais choix. Écoutez et vous comprendrez.

Des mauvais choix, on en fait tous et on en fait plein. Juste avant d’écrire ces lignes justement, j’ai lu sur la pénurie d’eau en France et, après, j’ai pris un bain. MAUVAIS CHOIX.

Ce qui m’amène à parler de cohérence. Antidote la définit notamment comme suit : Absence de contradiction. Dit comme ça, il me semble carrément utopique d’être pleinement cohérent. Une si courte définition de ce mot m’apparaît en elle-même un peu incohérente. En tout cas. Je ne m’obstinerai pas avec Antidote ici.

L’autrice Fanny Britt, à travers ses écrits, est, selon moi, une des personnes qui réussit le mieux à aborder la cohérence, les contradictions et la notion de choix. Mieux qu’Antitode, et même que Louis-José (sorry L-J). Elle est, cependant, moins drôle que ce dernier, ceci dit.

Parce que ce n’est effectivement pas drôle d’essayer de faire des choix 100% cohérents 100% du temps. C’est complexe, voir impossible. Le monde dans lequel on vit est rempli d’incohérence, sans compter qu’il y a aussi des choix qu’on ne fait pas. Ils nous sont imposés. Il faut faire et choisir avec. C’est la vie.

On oublie aussi souvent l’état dans lequel on était au moment où on a fait un choix. «Si c’était à refaire, j’aurais trois enfants.» Facile à dire quand tes enfants sont rendus grands et que tu n’es plus cernée jusqu’au genou de te réveiller la nuit pis de courir au soccer au patin chez le médecin alouette. Le contexte qui entoure les choix qu’on faits a beaucoup d’impact. Que l’on s’en souvienne.

On semble également avoir de la difficulté à assumer nos choix (allo moi!). Pourtant, quelle belle possibilité que nous offre ce monde incohérent que de choisir. C’est ce qu’il nous reste, pour donner un peu de sens à toute cette incohérence. Je vois, pour ma part, un peu d’espoir dans ce concept-là.

Anecdote de l’étudiante à temps très partiel que je suis : dans mon plus récent cours sur le féminisme, pour mon travail de session, j’ai choisi comme sujet l’agentivité des femmes. Bien que la rédaction de ce travail fut parfois ardue, elle m’a permis d’entamer d’intéressantes réflexions à travers mes lectures, que je vous partage ici:

Le concept d’agentivité « […] renvoie, d’une part, à l’idée d’action et, d’autre part, à l’idée de responsabilité – on démontre donc une part d’agentivité lorsque l’on se sent « agent » ou « agente » de ses propres actions. » (Bulot, Thomas et Delevoy-Turrelu 2007, p. 603).

C’est beau non?

Et pour ramener le concept dans le contexte actuel, j’ajouterais une autre trouvaille lue dans mon bain (j’ai décidément beaucoup d’incohérence avec ma peur de manquer d’eau):

« Reconnaître la dimension historique de la masculinité et de la féminité ne revient pas à suggérer qu’elles seraient précaires ou insignifiantes. C’est au contraire les ancrer fermement dans le monde de la capacité d’agir. » (Connel, 2014, p.80.)

Le monde de la capacité d’agir. J’ai gardé ça pas loin.

Je terminerai ce texte en remerciant les personnes qui ont choisi, dans l’année de nos huit ans, de collaborer/recollaborer avec Comme des filles Productions. J’espère sincèrement que ce choix est cohérent (du moins un peu) avec leurs valeurs personnelles.